Mon beau tapin roi des forêts,
Ca y est, tu prépares les fêtes. Le masque de travers, la buée sur les lunettes, tu ères telle une âme damnée sous l’éclairage agressif des grands magasins. Tu te prends le chou sur les cadeaux, sur le menu du réveillon, tous ces choix à faire… Si seulement tu pouvais te transformer en dinde farcie pour le dîner de Maîtresse, la vie serait plus simple, plus vraie, plus sensuelle !
Tu es sur le dos, nu, attaché par les mains à ma barre d’écartement, celle-ci étant reliée au mur. Tes pieds et tes jambes sont totalement bondagées, ta bouche bâillonnée. Je vais pouvoir me servir de toi comme d’une table basse. Je dispose de mystérieux plats, la porcelaine et le métal refroidissent tes chairs. Tu sens les bonnes odeurs, tu reconnais des parfums de foie gras poêlé, de saumon raffiné et d’aneth. Il y aussi des terrines et des saucissons de gibier sauvage sur une planche en bois trouée au milieu. Ici s’y glisse ton organe le plus précieux. Ainsi il semble une simple victuaille parmi d’autres. Ça sonne ! les copines débarquent, toutes des dominantes dans l’âme : « Gladys, tu as investi dans le mobilier ! »
Après avoir ricané comme il se doigt sur ta piètre condition, maintenons ripaillons ! Très vite, ça dérape en concours d’huitres crachées, en débats théoriques et pratiques autour de la farce aux marrons à fourrer ou encore cette question de fond à trancher : est-ce que dans le cochon, tout est bon ? Et ne compte pas sur le dessert, pour échapper aux em bûches ! |