La Nuit des K : l’afterwork gynarchiste

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Rien de tel qu’une soirée gynarchiste pour renforcer mon égo de toxic Lady. Un vendredi par mois, a lieu à Paris la Nuit des K, évènement 100% Dominas/soumis bien connu du microcosme kinky. Les fessiers masculins s’y enflamment dans un lieu cosy décoré de velours rouge. J’y ai profité de l’ambiance conviviale et décontractée de fin de semaine.

Bien pratique ! La Nuit des K se situe à deux pas de mon donjon dans le 11ème arrondissement de Paris. Ce soir, je suis accompagnée de ma copine l’espiègle Maîtresse Didi, en tenue d’executive woman aux escarpins pointus. En chemin, elle me raconte ses dernières sorties. Derrière nous, marche en silence Bianca, encore une pouliche sortie de la Sissy School de Madame Balkis. La première, Emmanuelle, a été disqualifiée et doit rester au paddock, punie car trop en chaleur et trop diva, elle vole la vedette aux Dominas. La vie de sissy réclame humilité et abnégation. Avec ses bas et son string sous son pantalon, Bianca un peu anxieuse, fait figure de débutante qui va à son premier bal.

Nous y voilà ! Un garçon bien charpenté du nom de Greg nous accueille, et nous explique où confier nos affaires, à un certain Wilfried alias La Princesse du vestiaire à la tenue plus que soignée. Nous pouvons nous changer dans la pièce du bas. L’organisatrice Maîtresse K nous salue. La jeune femme fine aux cheveux noirs stricts tirés en arrière, robe crayon, décolleté laissant apparaitre un tatouage d’araignée m’annonce que je dispose d’une bouteille de champagne à mon nom. Un certain Gilles me l’a offerte, il ne viendra pas. Ah oui ! Gilles, le poète prodigue ! Ça commence bien cette sauterie. Mise à part que je ne bois jamais d’alcool, c’est bien marqué sur cette page. En plein dans le mille mon cher Gilles ! Je ne manquerai pas de lui rudoyer le fessier dans les jours qui viennent. Une chose est sûre : la bouteille ne sera pas perdue pour tout le monde.

“J’ai l’impression que vous ai déjà vu par le passé” me lance Maîtresse K. En effet ! Mais c’était il y a fort longtemps, je dirais 7 ou 8 ans, à l’époque je fréquentais les soirées BDSM sous un autre blason. Derrière ses grandes lunettes sévères, Maîtresse K est une excellente physionomiste ! Elle a été la première femme à monter un évènement BDSM dans la nuit parisienne, c’était en 2013. Pourquoi ce nom La Nuit des K ? “C’est la première lettre de mon nom, et en même temps un jeu de mot concernant le fait que les gens de notre milieu sont un peu désignés comme des K à part.” Je confirme !

Est également présente à l’accueil, Diane de Séléné, figure du milieu, Domina très à cheval sur le protocole quand ce n’est pas sur ses soumis. La discussion dérive sur le statut de “soumis petit ami”, Maîtresse K en couple dans ce cas de figure, estime que dans ces conditions, il est alors exclu que son soumis soit une lavette. Diane de Séléné connaît également le sujet, partageant sa vie avec son soumis de mari depuis presque 20 ans : “On ne peut pas tout le temps être Domina dans un couple, alors que dans la configuration dominateur/ soumise, c’est davantage possible H24, et cela est lié à la société.” 

L’atmosphère de la Nuit des K plus velours rouge que dark

Un coup d’œil sur les lieux. À gauche le bar, avec bières, vins et softs à volonté. La Nuit des K se déroule dans une grande salle chaleureuse en forme de L avec au sol un beau parquet de bois sombre. Le long des murs, canapés et fauteuils de velours rouge permettent de se délasser. Au plafond, des lustres oranges à perles, au mur, un grand miroir à l’épais cadre doré rococo et des grands panneaux de bois représentant des femmes en robe rétro. Bref, on est loin de la déco flippante d’un donjon. D’ailleurs, il n’y a pas de meubles spécifiques style croix ou cage. Les lieux abriteraient une école de danse en journée. Si les élèves savaient ce qu’il s’y trame le soir venu…

La Nuit des K body painting domina soumis

Mais voilà que je suis abordée par un petit bonhomme à barbiche en salopette tyrolienne, un être sorti tout droit de la forêt de Brocéliande. Son regard oscille entre craintes et admiration 

-Bonjour Maitresse, je suis soumis Liliput. Je vous ai déjà écrit…  

-Ah ! C’est vous ! Je vous ai bloqué il y a un moment déjà. Désormais, vous tombez dans les spams. Vous écrivez des tartines qui n’ont ni queue ni tête. Et surtout vous ne vous soumettez pas à la procédure pour me contacter. 

-C’est peut-être mon mail sur les chercheurs de sensations faibles et fortes et le dérèglement des circuits neuronaux qui vous a agacé. Et je voulais vous dire…

Bon, je vais peut-être pouvoir m’asseoir ! Nous voilà Didi et moi enfin nos séants posés sur le canapé. Liliput à quatre pattes à nos pieds, la discrète sissy Bianca est assise par terre un peu plus loin. Je l’ai vêtue d’une simple jupe de vinyle, d’un chemisier crème de dentelle et de bas opaque, pour éviter la vision des poils. La jouvencelle aux cheveux poivre et sel a de la chance : pour cette première sortie, je l’ai dispensée de talons hauts.

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Nous partageons la table basse avec une dame distinguée en corset de cuir clouté avec dans un grand sac, une collection d’instruments d’impact de toutes les couleurs. Nous nous présentons, elle vient de Montréal. Et son accent l’atteste. 

À ses pieds, son soumis souriant semble tout à fait épanoui. “Il vit dans le sud de la France, et nous nous voyons à chaque fois que je passe”, m’explique t-elle “à Paris, il y a énormément d’évènements BDSM contrairement à chez moi.” Les fiestas “cuir cravache” seraient-elles une spécialité française ? Peut-être que nous avons besoin le soir de parodier les rapports de pouvoir dans une France où en journée la hiérarchie et l’autoritarisme sont beaucoup trop sacralisés, fétichisés. Le pouvoir pour le pouvoir, pour l’image et les privilèges, et non pour améliorer le monde… Telle une soupape, le BDSM permettrait de tourner cette folie en ridicule et d’en jouir. 

En fond, j’entends un classique de Dépêche Mode, la musique peu forte permet les discussions. Parmi les gens qui arrivent de tous âges, certains se présentent pour lier connaissance d’entrée et ne pas rester dans leur coin. Des habitués se retrouvent, ça rigole bien, on ne se prend pas au sérieux. La Nuit des K, c’est un peu l’amicale kinky. D’ailleurs à la base, l’organisation est une association fondée par Maîtresse K : Le Cercle des Muses. Beaucoup sortent le costume comme une Dame en robe rouge bien ouverte devant, sur un pantalon en cuir noir lacé d’un ruban rouge à l’arrière des jambes. Mais le dress code “afterwork BDSM” n’impose pas le total look, au minimum une tenue sobre classe (pas de jean, jogging ou baskets), des sous-vêtements noirs ou bien dans le thème, ce soir la rentrée des classes.

Fessier zébré et exhibé

Les mains me démangent… Elles veulent mieux faire connaissance avec la pauvre Bianca. La novice est-elle une “dure à cuir”, sa peau des fesses est-elle agréable à tanner ? Un poteau bien à propos au milieu de la pièce permet d’exposer la demoiselle obligée de se pencher dessus. Je sors mon martinet jaune canari, promesse de caresses aussi caliente que les îles éponymes… Les coups pleuvent sur son derrière cambré, qui ma foi, marque plutôt bien, il restera quelques souvenirs demain. Ma petite Bianca, si tu avais prévu un cours d’aquagym, c’est foutu ! 

Une bonne chose de faite ! Je laisse la sissy ainsi un petit moment, le cul offert. La honte qui la submerge se mélangera à la douleur du postérieur. 

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Ah ! J’avais oublié le gnome maso gynarchiste : soumis Liliput ! Récemment, il m’a écrit que “la rentrée des classes lui rappelle le temps magique ou, alors en cours moyen 2 et jeune poupon de 8 ans je me prenais devant tous mes petits camarades des paires de gifles des mains manucurées d’une belle institutrice qui laissaient de jolies traces de doigts sur mes joues blafardes.” 

Bouge pas Liliput ! Je vais réinitialiser ton cerveau d’écolier dégénéré. J’emprunte la mini tapette souple de Maîtresse Didi, une sorte de paddle de joue, avec lequel je fouette la tête du garnement. Mais ces allers-retours ne sont qu’un échauffement. Avec ses mains aux doigts interminables, Maîtresse Didi s’empare de la tête de l’olibrius, et lui colle une telle dérouillée que Liliput en a la larme à l’œil. Du simulacre du pouvoir, naissent d’authentiques émotions. Son visage se retrouve alors dans les bras de Maîtresse Didi, un peu de tendresse pour l’atterrissage. 

Impact à l’anglaise et tragique élastique

Déjà moins perché, le lutin me raconte qu’il est venu ce soir en pèlerinage à Paris pour me rencontrer et se prendre une bonne branlée. Il a pris un hôtel à côté de la Nuit des K. Le soumis a pu prévoir tout cela puisque j’annonce mes sorties dans ma newsletter. En signe de gratitude à ma garcitude, Liliput m’a apporté un cadeau, un impressionnant tawse acheté en Grande-Bretagne. De toute façon, je n’en ai jamais trouvé en France, c’est un ustensile de dressage typique de l’éducation anglaise.

tawse éducation anglaise

Entre la ceinture et le fouet, c’est une bande de cuir souple qui se termine par trois fines lanières. Rien de tel pour apprendre les bonnes manières. 

Soumis Liliput ne fait plus le malin, le boute-en-train est sommé de montrer le bout de son arrière-train. J’y teste l’instrument qui ne fait pas dans le raffinement. Ses fesses peu charnues dégustent. Le grand gamin lâche prise, seule issue pour supporter le supplice. Liliput flotte dans l’instant, c’est ainsi que la souffrance se meut en plaisir. Un peu comme les couleurs qui semblent plus éclatantes quand on les regarde pleinement, sans penser à hier ou à demain.

D’autant que Maîtresse Didi a ressorti son tragique élastique, qu’elle fait claquer sur les parties sensibles. La tête coincée entre mes mollets, Liliput exulte.

Défilé de soumis la tête hot

Les lieux sont agencés de telle sorte que la spectatrice ne rate aucune action. Plus loin, sur un carré matelassé de velours posé au sol, une Domina a attaché sa proie, puis elle l’écrase avec ses coudes pointus. À côté, une autre Maîtresse fait subir d’oppressives chatouilles. J’aperçois aussi un fessier qui s’enflamme sous les coups d’une canne anglaise bien épaisse.

Les punitions pleuvent dès la rentrée sur une classe beaucoup trop dissipée. Maîtresse K reprend les choses en main. Elle impose alors à tous les écoliers aux looks improbables, un petit jeu : chaque soumis numéroté au feutre par l’organisatrice de la Nuit des K, va devoir défiler avec un gros bouquin sur la tête, le but étant de ne pas le faire tomber. Aux Dominatrices de les faire trébucher, si nécessaire. 

Liliput rame dans son seyant slip jaune pétant, son crane en ébullition ne stabilise pas le bouquin qui glisse sans cesse. Un soumisseau en chaps fesses à l’air, galère aussi. Sa Maîtresse louve nous met en avec garde Didi et moi : “Attention ! C’est mon soumis, vous n’y touchez pas”. Bianca, bonne élève appliquée, a dû être serveuse avec sa tête dans une autre vie, le livre ne bouge pas, comme collé à son cuir chevelu. C’est elle qui gagnera. Sous ses airs réservées, la soumise cacherait du potentiel… 

Un gars costaud vêtu d’une robe de petite fille en vichy rose fuchsia avec le bonnet dentelle qui va avec, ne maîtrise pas le porté de bouquin, qu’importe ! L’allure décalée capte toute l’attention. Une travestie d’un soir, avec sa tenue d’écolière et ses couettes, ne s’en sort pas trop mal. C’est plus compliqué pour le longiligne Monsieur Josette, et pour cause ! En escarpins racés à talons ultra fins, le garçon a forcément le crâne instable. Inimitable est sa tenue : culotte en dentelle et grand tablier blanc de chef avec inscrit dessus en rose : “je suis le jouet de Maîtresse Lyra”, Dame assise pas bien loin. Voici une collection étoffée de ce que le parigot kinky word peut produire de style friday wear. Les rires spontanés se mêlent à la bienveillance détachée dans une atmosphère de fashion week des plus débridées.

crédit photo : Maîtresse K (photos issues des précédentes éditons)

La prochaine Nuit des K, pour réserver c’est par là.

Pour ma part, je serai présente avec Maîtresse Didi à celle du 24 octobre Nuit des K Happy Halloween. Si tu veux me rencontrer, discuter et pourquoi pas jouer, c’est l’occasion petit croupion !

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J’annoncerai mes prochaines sorties et comptes-rendus dans ma newsletter gratuite.

Cette publication a un commentaire

  1. Gilles

    Chere Gladys, je bats ma coulpe pour m’avoir voulu faire mousser avec du champagne!!!

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