Pour t’ouvrir l’esprit et peut-être trouver de quoi orner ton cabinet de curiosités, va faire un tour à la truculente exposition Plethora. Issues d’imaginaires débridés et poétiques, ces peintures et céramiques sont visibles jusqu’au 3 juillet à l’ArsenicGalerie à Paris. Il suffit cher soumis, que tu bouges tes fesses bleutées du côté de St Germain-des-près.
En m’y rendant, je m’attendais encore à l’un de ces étalages navrants où l’on s’émoustille devant des dessins évoquant vaguement des amours saphiques au milieu des coquelicots, « l’érotiquement correct » à la Instagram. Et bien une fois n’est pas coutume, j’avais tort. Je me suis même surprise à être dérangée par ces oeuvres, Moi Maîtresse Gladys qui en a vu des vertes et des pas mûres (ou de trop mûres aussi), c’est te dire !
L’ArsenicGalerie a « pour vocation d’explorer les expressions les plus primitives et les plus intimes d’artistes ». L’exposition Plethora t’en fait découvrir trois, réunis sous le sceau de l’excès et de la débauche.
Pour ma part, j’ai particulièrement apprécié les céramiques de Michel Gouery. L’artiste surréaliste ex-pensionnaire de la Villa Médicis tout de même, rend un vibrant hommage aux… trous de balle.
Ces anus en série, m’ont évidemment ramener à toi cher soumis. Auras-tu l’audace de te procurer l’une de ces sculptures pour orner ton salon ? Tu me raconteras comment tu as présenté la nouvelle acquisition à ta maman alors en visite dominicale. Tu te sens gêné, comme bloqué au stade anal ? Allô docteur Freud ?
Si tu veux faire plaisir à Maîtresse, offre-lui ce St-Barthélémy.
La légende raconte que le malheureux porta la dépouille de sa propre peau, après avoir été écorché vif. Je mettrai bien cette œuvre à l’entrée de mon espace de jeu, je la trouve si accueillante… Toujours de Gouery, cette création m’a rappelée ta tête quand je sors les sondes urétrales.
Passons à la suite. Encore une ancienne résidente de la Villa Médicis, décidément Rome inspire toujours la décadence : Béatrice Cussol, professeur aux Beaux-Arts de Rouen, détourne l’innocente et féminine pratique de l’aquarelle pour représenter des vulves. Le mot « vulve » reste toujours aussi gênant à prononcer, on se demande bien pourquoi… En tout cas, ces coquillages, mounettes, minettes, foufounes, frifris, zizouilles, semblent bien inoffensifs.
Cette peinture florale ornera à merveille ton vestibule.
Sachant que le vestibule est aussi une partie de la vulve située entre les petites lèvres et l’entrée du vagin. À chaque visiteur, tu pourras alors faire ton malin et expliquer cela avec emphase. Toi qui te proclames expert de la chose, diffuse ta science !
Toujours la dérision sans limite entre répulsion et attraction, le troisième larron Grégory Jacobsen nous dévoile une accumulation d’organes et de viscères joyeusement colorés.
On pourrait voir dans les réalisations de ce peintre américain comme un mélange de Bacon et d’Arcimboldo. Je trouve ces tableaux très poétiques.
Alors peut-être trouves-tu toutes ces œuvres de mauvais goût. N’oublie pas cependant que la surprise du grossier, du décalé, est parfois bien plus excitante que l’évidence de l’élégance. Sinon la dominatrice que je suis, ne s’amuserait pas de toi soumis. Compris ?