Forniphilie : Quand je te traite comme une table basse

forniphilie

Probablement tu ne connais pas ce terme : forniphilie. Ce mot vient de furniture en anglais qui signifie le meuble. La forniphilie, c’est l’attirance sexuelle pour un meuble. Aussi aujourd’hui, j’ai bien l’intention de faire de toi une table basse, j’en ai bien besoin pour déguster un peu de thé et les macarons avec lesquels tu es arrivé.

Ma table sera couleur peau, car tu es nu face à moi. Je t’ordonne de te mettre à quatre-pattes au centre du tapis. Je te bande les yeux et te pose un plateau dessus. Tu ressens la fraicheur du métal, tu frissonnes.

On ne sait jamais, tu pourrais éternuer et tout faire valdinguer. Alors avec une corde que j’entoure autour de ton corps, je fixe le plateau. À partir de maintenant, je te demande de débrancher ton cerveau, de renoncer à tes désirs, tes responsabilités, ton humanité. Fini les choix, les débats. Longuement, je te prépare à accepter ta nouvelle condition.

Je te laisse quelques minutes, je vaque à mes occupations. Tes pensées cessent, tu t’abandonnes uniquement aux sensations. Tu entends mes talons aiguilles claquer sur le parquet, tu ne sais pas vraiment ce que je trafique. Ton esprit n’est plus en état de juger, tu accueilles les bruits divers et variés que tu entends au loin, des grincements, des chuintements, des frottements.

Je pose théière, tasse et gâteaux sur le plateau. Tu ressens le poids mais tu ne ploies pas. Ma table semble solide, enfin j’espère… Si tu me déçois, je t’insulterai de noms insensés tels que fjällbo ou vittsjö, des meubles de piètre qualité vendus chez Ikea.

Tu m’écoutes croquer, boire et pousser quelques soupirs de contentement.

Il est temps de passer un petit coup de fil à ma copine Maîtresse Lutcha, ça fait bien longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles…

– Bonjour c’est Gladys, comment vas-tu ?

– Je viens de terminer ma séance. Figure-toi que j’ai mis le sexe de mon soumis dans des glaçons un bon moment. Sa bite a fini par congeler.

– Non ! Comme c’est cocasse. Pour une fois, ton soumis était dur.

– Si j’avais pu, je l’aurais fichu tout entier au micro-onde.

Nous éclatons de rire. Nous parlons de choses et d’autres, la vie des Dominas est toujours pleine de surprises.

Toi comme une petite souris, tu écoutes. Te voilà oublié. De cette table basse, je n’en ai plus rien à cirer. Tu n’as rien à faire, ni penser, ni t’agiter. Dans cet état méditatif, tu te libères des diktats de notre société gangrénée par la culture du résultat.

Je raccroche mon téléphone. La session de forniphilie n’est pas terminée. J’ai bien envie de me délasser, de poser mes jambes fuselées mais fatiguées, un peu en hauteur. Je t’ôte cordes et plateau, et d’un coup de baguette magique, je te transforme en repose-pieds !

Photo : David Blazquez

Cette publication a un commentaire

  1. jouet bertrand

    il est commode si le soumis en l’ état gére ce que sa Maîtresse lui placarde sur le dos le mobile de son insignifiance

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