L’acceptation de ta condition de soumis

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Tu ne viens pas chez Maîtresse pour te divertir. Pour cela, il y a tout ce qu’il faut à la télé et dans les stades. Quand tu es convoqué, c’est bien pour développer tes qualités de soumission. Ces capacités te permettront d’atteindre le lâcher-prise, le fameux subspace, je préfère dire extase BDSM. Pourquoi utiliser l’anglais quand le français est si riche… Évidemment, ces principes, je suis là pour te les imprimer dans le corps et l’esprit. Mais sans ta pleine motivation, rien n’est possible.

Aujourd’hui, je souhaite faire un point sur une qualité indispensable : l’acceptation de ta condition de soumis.

Tu es tout fébrile, nu, à genoux, devant moi. Déjà, rien que le fait d’être là, est une forme d’acceptation. Oui, tu as ce désir puissant d’exprimer ta soumission, cette part de toi qu’à l’extérieur, la société t’interdit. Venir se prosterner à mes pieds est un acte de courage.

« Je suis tout à vous Maîtresse, mon âme, mon corps, mon petit trou. »

Es-tu certain de ce que tu avances ?

« Faites de moi ce que vous voudrez, je suis votre souffre-douleur, votre paillasson, votre catin, votre bon à rien. »

C’est bien jolie la théorie, passons à la pratique, à la vérité des actes. Sur la table d’auscultation, te voilà maintenant tout ligoté, un rosbif du dimanche que j’emmanche. Non, pas tout de suite. Pas de gode-ceinture prêt à la minute. Accepte la frustration. Hahaha ! Pas simple ! Tu es si habitué à obtenir tout tout de suite à cause de son satanée smartphone et ses applications Pizza Turlutte et Amassezone. 

La douleur des pinces à l’entrecuisse, les tétons en feu, si tu résistes, ce sera bien pire. Pour tenir le coup selon mon désir, seule solution : acceptation. Au fond, as-tu le choix ? Il faut craindre autant qu’espérer ce qui va arriver. J’aime te torturer les pieds, un coup de badine, des pinces, un massage, une plume sous la plante, entre les orteils. À ma merci, tu renonce à toutes luttes, pour ne pas transformer la douleur en souffrance. Ton cerveau a cessé de fonctionner depuis longtemps, tu n’as plus aucun problème. Tu te sens léger comme une pâquerette à laquelle je viens de couper la queue, pour mieux la cueillir. Exprimer ta soumission peut avoir sur toi un effet cathartique, c’est évident. Tu en retires un sentiment de liberté. Parfois, les liens te délivrent de toi-même… ça semble paradoxal alors que tu es tout comprimé dans mes ceintures de cuir. Tiens, je vais les resserrer d’un trou.

Petite mise au point : être soumis, ce n’est pas tout accepter. Le bon soumis est celui qui placera sa limite s’il le faut. Pour cela, il y a des mots de sécurité que je donne en début de séance.Après ce petit aparté « sécurité », je reprends : Je t’applique sur les yeux un bandeau. Noir complet ! seul le bruit de mes talons, quelques frôlements, des tintements bizarres te parviennent. Qu’est-ce que Maîtresse prépare encore ? Et si elle partait se baladait me en laissant ainsi ? Et si elle m’oubliait ? Tu te sens si vulnérable… et en même temps si serein. Tes fragilités offertes à ma dictature se transforment en force. Là est la puissance de l’acceptation.

Comme me l’écrivait un bon élève du cheptel : « Pour une véritable acceptation, l’esclave doit abandonner l’espoir du pardon, de la pitié, servir Maitresse Gladys au-delà des larmes, abdiquer tout contrôle sur le déroulement de la séance, reconnaître la légitimité absolue de la Maîtresse dans la douceur et la douleur, les gifles, les caresses, la colère et l’empathie, la punition et le réconfort. » Abandonner tout contrôle est nécessaire au lâcher-prise. Au bout de la laisse, tu me suis aveuglement. Le collier enserre ton cou, rassurant. Confiant, tu te laisses porter par mes ordres : à quatre-pattes ! lèche mes talons aiguilles. Surprise ! Une fraise tagada est plantée dedans. Ensuite, je t’ordonne de rejoindre le jacuzzi. Mais à quelle sauce vais-je te faire bouillir ? Chez Maîtresse, rien n’est prévisible, tu as juste à accompagner le mouvement de mes caprices. Et moi, parfois injuste, je te déstabilise en permanence, je suis une allégorie de la vie.

Accepter sa condition de soumis, c’est comprendre qu’il est normal de souffrir, de se faire humilier pour le bon plaisir de Maîtresse Gladys. Accepter que tu ne sois pas tout puissant, que tu ne me seras jamais indispensable, que je ne te serai jamais acquise. Le BDSM a cet avantage qu’il échappe aux mièvreries de l’amour guimauve à la vanille, l’amour toujours etc. Tout soumis possède une date de péremption. Qui que tu sois à l’extérieur, si tu te comportes avec vulgarité, si tu sors du cadre, ou si je te trouve ennuyeux, orgeuilleux, si tu ne m’inspires plus, si je t’ai assez vu, tu ne seras plus convoqué. Je dois avoir de l’estime pour mes soumis, c’est une question de respect de moi-même.

Mais tu n’as rien à craindre tant que tu restes obéissant, divertissant et superflu (mais pas trop superglu quand même). La futilité est si rafraichissante en ces temps où la moindre minute se doit d’être rentable. Et je terminerai par cette citation de Bataille : « Le sacrifice de l’utilité produit le sacré ». La messe est dite, tes fesses bénites.

Révise une autre qualité indispensable pour devenir mon soumis : la gratitude.

Cet article a 3 commentaires

  1. Sylvain

    Les mots juste, la punition absolue être congédié par Maitresse Gladys pour chercher au plus profond de ses faiblesses l’infernal vilenie de se chercher la voix de la soumission.

  2. Sylvain

    Les mots juste, la punition absolue être congédié par Maitresse Gladys pour chercher au plus profond de ses faiblesses l’infernal vilenie de se chercher la voix de la soumission.

  3. Raphie

    Toujours le mot bien choisi maîtresse, malgré mes écarts ces derniers temps, j’espère pouvoir à nouveau vous divertir, en ces temps troubles, c’est toujours un bonheur de pouvoir lire vos nouveaux articles
    Profitez bien de cette saison de fête
    Cordialement
    Raphie

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